La nacelle est omniprésente au xvııı et surtout au xıx siècle, où elle constitue le gros de la flotte languedocienne. Elle est connue sous le nom de bettes ou bétounes dans les étangs du Narbonnais. C’est une barque dénuée de quille, dotée d’un safran relevable. Elle se propulse à la perche, à l’aviron ou à la voile latine. Elle est généralement en sapin non pontée, à fond plat et parfaitement adaptée au faible tirant d’eau et aux pêches d’étang : battue ou pêche aux canats pour les muges, palangre, pêche à l’arseillère pour les palourdes. En 1900, on dénombrait plus de mille nacelles sur l’étang de Thau. En 1990, l’inventaire faisait état d’une centaine de nacelles subsistant. En 2004, ce chiffre est réduit à vingt-sept. On constate donc une disparition rapide d’autant que celles des canaux de Sète sont désormais pontées et ont perdu leur gréement. Par ailleurs, leur adaptation au moteur hors-bord a provoqué la coupure de la poupe et l’installation d’un tableau arrière ; c’est l’évolution vers le sapinou puis la barge conchylicole que l’on trouve aujourd’hui sur l’étang de Thau.




En 2017 l’association de Voile Latine de Bouziques se lance dans la construction d’une nacelle de 21 pans avec André Buonomo charpentier de marine. Un film a été réalisé pour suivre toutes les étapes de cette construction. La barque baptisée « Joseph Buonomo » sera mise à l’eau le 16 septembre 2017 devant un public nombreux.

Quelques nacelles, l’Amitié, les deux pins et Andréa dans le port de Bouzigues
